Trois silences déchirés (in memoriam Pavel Haas) – Bruno Giner

Deux ans avant sa déportation dans le camp-ghetto de Theresienstadt (le 2 décembre 1941), le compositeur tchèque Pavel Haas signe l’une de ses plus belles œuvres de musique de chambre : la Suite pour hautbois et piano opus 12, point de départ des Trois silences déchirés (in Memoriam Pavel Haas).

Outre la similitude de construction en trois mouvements, la totalité du matériau de cette œuvre est issue de quelques formules mélodiques ou harmoniques de la Suite, auxquelles s’ajoute parfois un cryptage musical basé sur les lettres de son nom, soit si-la-la-mib (H.A.A.S) ou si-la-lab (H.A.AS).

Le troisième Silence est quant à lui directement inspiré du choral hussite Ktož jsú boži bojovníci qui irrigue en plusieurs endroits la pièce de Haas, notamment dans la dernière partie de son deuxième mouvement.